Coup de foudre
à Habloville

Coup de foudre à Habloville: Bienvenue

Notre histoire se passe à une époque où il n’y avait ni téléphone portable, ni site de rencontre, ni réseaux sociaux. En ce temps-là, les jeunes gens allaient au bal pour danser, s’amuser et faire des rencontres...
Aline était une jeune fille de seize ans, qui, comme toutes les jeunes personnes de son âge, aimait se rendre aux bals qui s’organisaient près de chez elle. Sa mère, qui tenait un restaurant, lui permettait de s’y rendre à deux conditions : qu’elle soit rentrée à minuit et que son grand frère Adrien, un dadais de dix-huit ans, l’accompagne.

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Un beau soir, Aline trouva avec ses amies une bonne astuce : elles se cotisèrent pour payer à boire à Adrien et aux autres grands-frères afin d’en être débarrassées pour la soirée.

Alors que la soirée battait son plein, Aline remarqua dans la foule des danseurs, un magnifique jeune homme, habillé d’un beau costume blanc, qui dansait à merveille. Leurs regards se croisèrent et le jeune homme s’approcha aussitôt d’elle. Il lui demanda son nom, elle répondit : « Aline ». Il lui dit qu’il s’appelait Augustin. C’est elle qui l’invita à danser.

Rumba, valse, fox trot, danse atomique et slows, les danseurs oublièrent complètement le temps qui passe. Peu à peu, la salle se vida et Aline et Augustin restèrent les seuls danseurs sur la piste. Au bout d’un moment, les musiciens cessèrent de jouer et les amoureux durent se résoudre à rentrer chez eux.

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Augustin raccompagna Aline a son vélo qu’elle avait caché dans un coin. Ils se dirent au revoir et Aline, le cœur lourd, enfourcha son vélo, donna trois coups de pédale et s’aperçut que la roue était complètement à plat. Un clou de fer à cheval était fiché dans le pneu. Quel dommage, elle allait devoir appeler Augustin à son aide ! Une fois la bicyclette remise en état, Augustin proposa : « Monte sur le porte-bagage, je te ramène ». Arrivés devant le restaurant de la mère d’Aline, les deux amoureux durent cette fois se dire au revoir pour de bon.

Il s’agissait désormais pour Aline de ne pas se faire attraper : il était bien plus de minuit et elle n’avait aucune idée d’où pouvait bien se trouver son frère. Aline se faufila dans sa maison en rasant les murs le plus discrètement possible. Mais bien sûr, sa mère, très inquiète, l’attendait, lumière allumée, dans le salon. Le ton monta très vite entre la mère et la fille et Aline fut interdite de sortie et reçu la promesse qu’elle allait devoir dès le lendemain effectuer sans broncher une corvée qu’elle avait en horreur. Aline monta se coucher en grommelant. Son frère n’était pas encore rentré et lui, comme tous les garçons, ne se prendrait même pas une remarque.

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Le lendemain matin, Aline se réveilla sur le coup de 10h : le plus tôt qu’elle put pour ne pas aggraver la situation. Sa mère était à la cuisine pour préparer le repas, elle avait l’habitude de faire la soupe de bonne heure. Très triste à l’idée de ne jamais revoir Augustin, Aline ouvrit son cœur à sa maman et lui raconta toute l’histoire. Émue par la sincérité de sa fille, la mère leva l’interdiction de sortie mais Aline dut quand même faire la vaisselle du restaurant.
Et quelle vaisselle ! Alors que les jeunes dansaient au bal, leurs parents s’étaient réunis au restaurant pour faire la fête. C’était un vrai capharnaüm ! Aline se retrouvait en plus toute seule car le commis habituel avait pris son dimanche et qu’on ne pouvait pas compter sur Adrien qui n’était toujours pas rentré. La mère prit pitié de sa fille et chercha dans le village un jeune intéressé par un peu d’argent de poche pour aider à la vaisselle. Aline avait déjà les mains dans l’eau lorsque sa mère fit entrer le nouvel employé.
Son cœur fit un bond dans sa poitrine : c’était Augustin ! Ce que l’histoire ne dit pas, c’est si la vaisselle s’est faite rapidement...

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EPILOGUE

Après cette aventure, Augustin et Aline ont continué à se voir pendant un an, tous les dimanches au restaurant de la mère d’Aline. Au bout d’un an, Augustin avait très envie de demander Aline en mariage mais il n’osait pas : la mère d’Aline n’était pas commode ! En plus, Augustin avait un drôle de métier : il était poète. Un jour, alors que la mère d’Aline lui avait demandé ce qu’il faisait et qu’il lui avait répondu en toute honnêteté, elle avait rétorqué : « Poète, mais ce n’est pas un métier, ça ! ».
Mais finalement, Augustin était bien mis, distingué et poli. Il avait toujours une attention pour la mère d’Aline. Et puis, il pourrait toujours aider au restaurant en plus de son travail d’artiste… Augustin et Aline décidèrent donc ensemble d’aller voir la mère d’Aline et de lui faire part de leur projet de mariage. Après les avoir écoutés, la mère sourit et répondit : « Démerde-té comme tu veux, ma fille ! ».

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